Êtes-vous un Concept Mapper, un Mind-Mapper ?

Posons les bases du dilemme

Depuis que j’utilise ces 2 méthodes de formalisation des connaissances, je suis confronté aux visions partisanes des utilisateurs de chacune des communautés.

Pour les différencier dans cet article, je vous propose de les distinguer en leur attribuant un nom particulier.

  • les Concept Mappers (partisans des cartes conceptuelles)
  • les Mind-Mappers (partisans des cartes mentales)

Pour ma part, je participe aux 2 communautés et j’utilise les 2 démarches.

Les Concepts Mappers s’appuient sur les travaux menés dans les années 1970 par Joseph NOVAK, chercheur et professeur du Florida Institute for Human and Machine Cognition.

Joseph D. NOVAK

Joseph D. NOVAK

Les Mind-Mappers, quant à eux s’appuient sur les travaux menés à peu près à la même période par Tony BUZAN, psychologue diplômé de l’Université de Colombie-Britannique au Canada.

Tony BUZAN

Tony BUZAN

Je ne connais pas la source du positionnement partisan de chacune des communautés. Mais peu importe, mes propos ici vont illustrer les différences d’usages des 2 approches.

La suite de la lecture vous permettra de faire votre propre opinion et de peut-être explorer une nouvelle voie.

Car quoi qu’en disent les partisans de chacune des approches, il n’y en a pas une qui est meilleure que l’autre. Depuis que je les utilise je les trouve complémentaires.

En ce qui me concerne, les usages de la carte conceptuelle s’arrêtent là où les usages de la carte mentale débutent !

Les usages de la carte conceptuelle

La carte conceptuelle est totalement adaptée pour décrire un sujet complexe, une organisation étendue, un nouveau concept.

Le fait qu’il n’y ait pas de sujet central, comme dans une carte mentale, ouvre le champs du possible. Par ailleurs les liens sont porteurs de sens et ils peuvent-être multiples entre toutes les idées ou tous les mots-clés formalisés sur la carte.

J’utilise les cartes conceptuelles pour :

  • cartographier Qui-Fait-Quoi ou Qui-Sait-Quoi dans une organisation
  • illustrer un changement profond d’organisation (transformation numérique, nouveaux modes de management, uberisation, etc.)
  • concevoir un nouveau produit ou service
  • animer le café des connaissances avec mes partenaires canadiens
  • Mettre en perspective les différences entre 2 approches !
  • etc..

Les usages de la carte mentale

La carte mentale, quant à elle prend le relais pour explorer plus en détail un des éléments que vous avez pu formaliser dans une carte conceptuelle ou sur un autre support.

Son sujet central impose une limite exploratoire mais favorise l’analyse en profondeur du sujet à traiter.

En revanche, Les sujets d’une carte mentale peuvent être enrichis grâce à une bibliothèque d’icônes (drapeau, priorité, symboles particuliers, etc.); ce qui n’est pas le cas pour une carte conceptuelle.

L’utilisation de liens entre les sujets est possible mais reste délicate, compte-tenu de la structure arborescente d’une carte mentale.

C’est le support idéal pour formaliser des connaissances précises à diffuser.

Les règles de formalisation d’une carte mentale facilitent l’appropriation de la connaissance.

En effet le lecteur accède aux sources essentielles des savoirs que l’on souhaite qu’il s’approprient.

La représentation circulaire favorise la vision holistique du sujet concerné.

J’utilise les cartes mentales pour :

  • formaliser des connaissances
  • prendre des notes lors d’un interview, d’une réunion, d’une conférence
  • organiser les tâches d’un projet
  • résumer un livre ou un article que je viens de lire
  • écrire un article ou un livre
  • rassembler les ressources d’un sujet particulier (articles déjà parus, vidéos Tedx d’un thème particulier, acteurs influents, etc)
  • etc.

Les points communs aux 2 approches

Les 2 approches s’appuient sur des éléments communs tels que :

  • mots-clés
  • illustrations des concepts (images, vidéos,sons)
  • liens vers des ressources externes
  • notes internes

Pour finaliser ce tour d’horizon des 2 approches, je résumerai de manière humoristique mon point de vue des 2 communautés par :

La communauté des Concepts Mappers est majoritairement composée de cerveaux droits qui cherchent à s’organiser

et la communauté des Mind-Mappers est composée majoritairement de cerveaux gauche qui souhaitent devenir plus créatifs.

Dans mon cas, la dichotomie que je vous propose dans ce billet me libère de toute vision partisane aux regards des communautés concernées.

En revanche, un élément majeur manque à l’appel, la vision dynamique des éléments formalisés par les 2 approches.

La troisième voie

C’est pour cela que depuis, quelques années, j’ai rajouté un troisième élément, à ma panoplie, pour cartographier les connaissances.

Il s’agit du social-graphe, une approche de visualisation dynamique qui permet de redessiner le réseau sémantique d’un domaine de connaissances en naviguant sur les éléments qui le constituent.

Cette navigation dynamique apporte une vision holistique des liens sémantiques existants dans le domaine de connaissances.

Je l’utilise notamment pour :

  • démontrer les impacts et les conséquences si l’on se sépare d’un des éléments du graphe (départ d’un collaborateur, suppression d’une ressource documentaire, réorganisation d’un service, etc.)
  • mesurer le réseau d’influence entre des acteurs
  • visualiser les variations temporelles
  • etc.

Cette démarche ne se substitue pas aux 2 autres approches décrites précédemment; elle est totalement complémentaire et s’appuie sur les éléments décrits dans les 2 autres types de cartographie.

Elle va prendre à mon avis une place de plus en plus importante dans les démarches et outils d’aide à la décision.

La croissance exponentielle des informations accessibles (Big Data) amplifie le besoin d’avoir accès facilement à une vision dynamique du sujet étudié.

Et vous désormais, où vous situez-vous : Concept Mapper, Mind-Mapper ou Social-Grapher ?

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1 réponse

  1. Loic Richard dit :

    Merci Pascal pour ton article.
    Il s’intègre parfaitement dans le cadre de nos séances de travail virtuel et permet à des non initié de mieux comprendre ce qu’est une cartographie.
    travailler sous cette forme requière de revoir ses pratiques et ses façons de faire. In fine, ce qui est intéressant, c’est que tout le monde peut comprendre la logique et compléter le travail.

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